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Une nouvelle mission supportée par les appels à projets scientifiques du Parc National de la Guadeloupe : des inventaires faune-flore sur les hauteurs de la Trace des Alizés.

En avril dernier, nous avons appris avec une grande joie que notre projet d’inventaires faune-flore dans le Parc National de la Guadeloupe a été retenu ! Notre candidature aux appels à projets scientifiques émis chaque année et supportés par le PNG a séduit le comité scientifique du Parc et nous en sommes très heureux !

C’est ainsi que nous nous sommes embarqués pour une mission d’une année pour inventorier différents secteurs historiques le long de la Trace des Alizés, ce sentier qui traverse la Basse-Terre du nord au sud. Les inventaires ont commencé en octobre 2022, en pleine saison des pluies, et nous avons dû nous adapter à ce temps capricieux afin d’évoluer en toute sécurité dans certains secteurs difficiles d’accès.

Pour cette mission à deux composantes (avifaune et flore), nous avons décidé de nous concentrer sur les secteurs difficiles d’accès, au nord de la Soufrière et jusqu’au refuge du Morne Frébaut afin d’inventorier des zones à longue marche d’approche :

  • La Savane aux Ananas ;
  • Le Petit et le Grand Sans Toucher ;
  • La Matéliane.

D’autres zones seront également inventoriées autour des secteurs de la Grande Découverte, du Nez Cassé, de la Trace Victor Hugues ou encore de la Trace Merwart. L’idée étant d’alterner entre prospections à la journée et séjour dans les refuges disposés le long de la Trace des Alizés afin de maximiser nos temps d’inventaires.

La Flore

Inventorier la flore d’altitude dans ce secteur prend une dimension naturaliste historique. D’une part, nous souhaitons réemprunter les traces sur lesquelles les grands botanistes d’antan sont passés : de L’Herminier et le Révérend Père Duss (fin XIXème et début XXème siècle) jusqu’à Fournet et Rollet au XXIème siècle, ils ont tous prospecté les sentiers qui mènent aux crêtes de la Trace des Alizés. D’autre part, nous voulons également inventorier les jonctions entre ces secteurs qui ont été beaucoup moins visitées car difficiles d’accès pour des prospections à la journée.

En utilisant un protocole d’inventaires par mailles (des grilles de 1×1 km), nous dérouleront nos inventaires systématiques le long des sentiers et des gradients altitudinaux afin de pouvoir établir des points de comparaison avec les travaux antérieurs des botanistes. Cela nous permettra d’identifier quelles sont les espèces rares, celles qu’on ne retrouve pas et surtout quelle est la véritable distribution de ces espèces dans les milieux altimontains de la Guadeloupe.

Cette approche nous semble très importante puisque les effets du changement climatique amènent généralement à une réorganisation des communautés végétales et animales le long de ces gradients altitudinaux.

La Faune

L’équipe chargée de l’étude de l’avifaune s’inscrit dans une dimension scientifique, avec la caractérisation des communautés d’oiseaux en fonction des habitats et du gradient altitudinal. Parmi la communauté d’oiseaux, une attention particulière sera attribuée à des espèces telles que Euphonia musica ou bien Megaceryle torquata qui ont vu leur population décliner au cours des dernières décennies. Ces travaux se baseront sur un protocole par IPA (des indices ponctuels d’abondance) et un effort d’échantillonnage suffisant pour la mise en œuvre d’analyses statistiques.

En parallèle, nous allons poursuivre les travaux engagés sur la recherche de sites de nidifications du Pétrel diablotin (Pterodroma hasitata) sur les pentes et crêtes d’altitude. En effet, cette espèce pélagique est connue pour établir ses sites de nidification sur les sommets, parfois bien à l’intérieur des terres. Malheureusement, bien que de nombreuses recherches aient été conduites en Guadeloupe et en Dominique, aucune n’a fourni de résultats concluants.

Afin d’apporter notre pierre à l’édifice, nous envisageons de disposer des enregistreurs acoustiques afin de tenter de détecter leur présence pendant la période de nidification tout en organisant des affûts en scrutant l’horizon avec une jumelle thermique au coucher du soleil.

Très bientôt, nous vous livrerons un premier compte-rendu d’une de nos expéditions dans le Parc National de la Guadeloupe alors n’hésitez pas à visiter régulièrement notre site internet et à nous suivre sur nos différents réseaux LinkedIn et Facebook !

A très vite !

Nous remercions très chaleureusement toute l’équipe du PNG pour sa confiance et pour nous avoir permis d’explorer ces zones uniques et magiques !

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